La nourriture
est l’espace d’accueil par excellence de notre transformation, car elle nous
relie au monde par tous les « bouts » de notre être - corps, cœur,
esprit… Partant du constat d’effroyable prédation que nous opérons sur le
vivant, et de cette rupture qui signe notre séparation de la nature, des autres
êtres sensibles, de nous-même et du divin, comment la nourriture peut-elle
justement nous conduire à développer une relation de douceur et de non-violence
avec le monde ? Comment, sur notre chemin d’évolution, peut-elle nous
permettre de passer de la séparation à la communion ?
Selon le principe
d’unité fondamentale présent dans diverses traditions spirituelles, notre corps
et le corps de la terre, temples sacrés de la vie, sont unis dans une étroite
relation d’interdépendance. C’est dans cette relation qui m’unit pareillement aux
étoiles et aux bactéries…, que j’existe. Seul, je ne suis rien. En ce sens, se
nourrir est un acte éminemment symbolique (qui, selon son étymologie
signifie : « mettre ensemble », « joindre »), car
il me relie au monde, et cela dans une
double dynamique : de lui à moi, par les aliments (sa matière) que j’ingère
(« je suis ce que je mange »), de moi à lui par la prédation plus ou
moins grande que j’exerce sur lui. Cette nourriture, trait d’union entre mon
corps et le corps de la terre, à
l’instar de l’eau, de l’air et d’autres nourritures plus subtiles (lumière,
énergies…) signe mon inter-être avec le monde, en même temps que ma survie. Elle
engage simultanément ma responsabilité à l’égard du vivant dans son ensemble.
Une
violence généralisée
