jeudi 9 juin 2016

Frédérique, la femme qui parle aux dauphins



Frédérique Pichard a fait la connaissance de Dony,  un dauphin ambassadeur, libre et sauvage, qu’elle retrouve de port en port, sur la côte Atlantique, depuis plusieurs années pour nager avec lui. Elle est l'auteur d'un magnifique ouvrage : "Dauphins ambassadeurs, messagers de la mer" (ed. Democratic Books, 2010). Elle nous raconte ici comment elle a fait connaissance avec son ami Dony et comme cette rencontre a bouleversé sa vie. 

"Ma première rencontre avec les dauphins a eu lieu en Polynésie, à Moorea. J'étais accompagnatrice de voyage. L'hôtel organisait des baignades avec des dauphins en semi-captivité. Je m'y suis d'abord refusée, je détestais les voir enfermés. Mais un jour, j'ai entendu une forme d'invitation : une pensée qui disait "Pourquoi ne viendrais-tu pas nous rencontrer, puisque de toutes façons nous sommes là ?" Je me suis mise à l'eau et j'ai accueilli l'instant, sans tenter de les toucher. Puis j'ai croisé le regard de l'un d'eux. J’ai alors ressenti une émotion volcanique et je me suis mise à pleurer.

mardi 12 janvier 2016

Manifeste pour frère loup



loup-C.Joulot-710
merci à C. Joulot pour cette belle photo!
Le but de ces quelques lignes est de rétablir, tant que faire se peut, l’équilibre d’une situation où la désinformation sur la question du loup a conduit à une méconnaissance profonde des données réelles du problème et, par défaut, à des partis pris hâtifs, calqués sur un dictat médiatique souvent univoque qui n’offre ni le recul, ni l’analyse, ni la critique nécessaire à l’élaboration d’une opinion juste.
Tordre le cou aux idées reçues

Non ! Le loup n’a pas été réintroduit, il est revenu tout seul d’Italie
Oui ! Il y a moins de 300 loups comptabilisés aujourd’hui en France (contre 1500 en Italie, 2500 en Roumanie, 2500 en Espagne… ! )
Non ! Le seuil de viabilité des populations de loups en France (arc alpin) n’est pas atteint, car il n’y a qu’un seul noyau de population reproducteur. Les abattages officiels (en plus du braconnage et des empoisonnements mettent en péril la population. 
Oui ! Le loup est une espèce menacée et, de ce fait, protégé aux niveaux français et européen. Il est par conséquent interdit de le chasser.
Non ! Il ne risque pas d’y avoir prolifération, car les populations de loup s’autorégulent par rapport à la quantité de nourriture disponible.
Oui ! Les gouvernements successifs, en décidant d’abattre des loups et en laissant faire les empoisonnements, se mettent hors la loi.
Non ! Les loups ne sont pas les principaux responsables de la mort des brebis. Seulement 0,05% des prélèvements sur le cheptel sont attribués aux grands prédateurs (y compris chiens divagants).
Oui ! Les mesures de protection restent efficaces (chiens patous, filets, ânes, aides-berger…). Les troupeaux non gardés continuent de concentrer les attaques.
Non ! Le pastoralisme et le loup ne sont pas incompatibles (preuve l’Italie et l’Espagne).
Oui ! Les bergers sont en difficulté. Le loup n’est ni la raison principale, ni la raison première de ces difficultés. Le loup ne fait que révéler une situation de crise, il ne la crée pas.
Non ! Tous les bergers ne sont pas contre les loups. A la base, ils manquent de reconnaissance et de moyen pour pratiquer leur métier dans des conditions convenables.
Oui ! Les éleveurs reçoivent des indemnisations pour les bêtes tuées par un « grand canidé » (loups et chiens divagants confondus), à près du double du prix du marché.
Oui ! Les Français sont pour le retour du loup à 79% (sondage Soffres 1995)
Non ! Un loup sain n’attaque pas l’homme, il le fuit. Aucune attaque n’a pu être prouvée malgré de nombreuses études dans le monde.
Non ! Tuer  des loups ne sert à rien et est totalement contradictoire avec les engagements et la nécessité vitale de protection de la biodiversité.
Oui ! Il existe des solutions : Mesures de protection renforcées, mise en place des volontaires pour aider les bergers à garder les troupeaux, création de labels de qualité, transformation du mode d’exploitation, dialogues entre les différents acteurs concernés, plus grande transparence…

Ce qu’il faut comprendre
A qui profite le loup ?
Les éleveurs sont des « chefs d’entreprises » qui possèdent des troupeaux et des salariés pour garder leurs troupeaux : les bergers. Il arrive parfois que l’éleveur soit aussi berger (de plus en plus rare). Le berger, lui,  se trouve tout au bout de la chaîne économique de l’élevage ovin. Il vit souvent au bord de la précarité et est obligé –étant payé par « tête de pipe », de garder le plus grand nombre de bêtes possible. Aussi, il n’est pas rare de voir des troupeaux de 1000 bêtes pour un seul berger.